CANAL+ et SuperSport viennent de remporter les droits de diffusion du prochain grand tournoi de football africain, mais cette annonce ne fait pas que des heureux. Le tournoi, qui se déroulera au Maroc du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, sera donc retransmis exclusivement par ces deux géants des médias. CANAL+ proposera même l’intégralité de la compétition en plusieurs langues – français, anglais, portugais et certaines langues locales – une première sur le continent.
Si cette couverture multilingue est techniquement impressionnante, elle ne suffit pas à calmer les inquiétudes. De nombreux diffuseurs locaux expriment leur amertume, estimant qu’on les prive d’un événement qui devrait d’abord profiter aux chaînes africaines. Pour eux, c’est comme si on leur volait leur propre histoire.
Plusieurs professionnels du secteur dénoncent un système de droits trop concentré entre les mains de groupes internationaux aux moyens financiers colossaux. Les médias nationaux, eux, peinent à suivre cette course aux droits de diffusion. D’autres s’inquiètent pour les téléspectateurs qui n’auront pas les moyens de s’offrir les abonnements nécessaires, creusant ainsi une fracture numérique.
CANAL+ et SuperSport poursuivent leur stratégie de rafler les contenus sportifs premium, eux qui sont déjà bien installés dans le paysage du football africain. Mais cette nouvelle acquisition relance un débat crucial : quelle place reste-t-il vraiment pour les chaînes africaines dans la diffusion de leurs propres compétitions ?
Au final, si tout le monde reconnaît le progrès technique, le choix des diffuseurs continue de diviser. Cette polémique ouvre une réflexion plus large sur l’accès équitable au sport et sur l’indépendance médiatique du continent africain.
Dérush KANGAH
