Trois jours après l’investiture de Bassirou Diomaye Faye en tant que cinquième président du pays, le Premier ministre Ousmane Sonko a dévoilé son équipe gouvernementale, composée de 25 ministres et cinq secrétaires d’État. Cette équipe, décrite comme resserrée, compte près de 10 membres de moins que le précédent gouvernement sous Macky Sall, reflétant ainsi la promesse de rupture du Premier ministre.
Parmi les ministères régaliens, seuls deux sont occupés par des membres importants du parti présidentiel. Notamment, Yassine Fall, vice-présidente du Pastef, occupe le poste des Affaires étrangères, tandis que Birhame Souley Diop, cofondateur du parti, est nommé ministre de l’Énergie, du pétrole et des mines. Treize cadres du Pastef héritent de portefeuilles ministériels, dont El Malick Ndiaye aux Infrastructures et aux Transports, et Amadou Moustapha Ndiak Saré, désigné porte-parole du gouvernement et ministre de la Formation professionnelle.
Pour les autres ministères régaliens, une volonté d’ouverture est observée. Ousmane Diagne, ancien procureur de la République, est nommé à la Justice, tandis que le général Birhame Diop et le général Jean-Baptise Tine prennent respectivement les postes de ministre des Forces armées et de ministre de l’Intérieur. Cette présence inédite de deux généraux dans un même gouvernement suscite des débats, certains y voyant un signe de rupture et d’ouverture, tandis que d’autres s’inquiètent du poids des militaires au sein de l’équipe.
Le gouvernement comprend également des figures de la continuité, telles que Mustapha Guirassy, nommé ministre de l’Éducation nationale, et Seigne Gueye Diop, chargé de l’Industrie et du commerce. En outre, plusieurs personnalités de la société civile moins connues du grand public ont également été incluses.
Il reste à voir si cette équipe sera perçue par les Sénégalais comme le gouvernement de rassemblement et de proximité promis par le Premier ministre Ousmane Sonko lors de sa nomination.
Alfred ZORO-BI
