Le conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) s’intensifie, alimenté par les actions du groupe rebelle M23, accusé de bénéficier du soutien du Rwanda. Ces insurgés, à dominante tutsi, ont repris les armes en 2022, invoquant le non-respect des accords de paix de 2009 et se présentant comme des défenseurs de leur communauté face aux milices hutu, telles que les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Depuis le début de l’année 2025, le M23 a consolidé son emprise sur plusieurs zones stratégiques, se rapprochant de Goma, une ville clé de l’est de la RDC. La prise de cette ville a provoqué un tollé international, les autorités congolaises dénonçant une « déclaration de guerre » soutenue par des forces rwandaises. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé à un retrait immédiat des troupes rwandaises, mais les tensions restent vives entre les deux pays.
Parallèlement, le contrôle des zones riches en ressources minières, comme le coltan dans la région de Rubaya, confère au M23 des moyens financiers significatifs pour prolonger ses opérations. Cette exploitation illégale alimente également la dynamique économique du conflit, rendant sa résolution encore plus complexe.
Les conséquences humanitaires sont dramatiques. Plus de 6 millions de personnes ont été déplacées, fuyant les combats et les exactions. Les efforts de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (Monusco) et ceux de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) peinent à endiguer l’escalade de la violence, malgré le renforcement de leurs contingents sur le terrain.
La communauté internationale reste divisée sur les mesures à prendre pour freiner les ambitions du Rwanda et du M23. Des sanctions ciblées, comme celles imposées en 2012, pourraient toutefois être envisagées pour infléchir la position des acteurs régionaux impliqués.
Face à cette crise aux multiples dimensions — humanitaire, politique, économique et régionale —, une action concertée et déterminée est indispensable pour rétablir la stabilité dans cette région meurtrie.
Alfred ZORO-BI