Le tribunal correctionnel de Paris a condamné Marine Le Pen, présidente du Rassemblement National (RN), à quatre ans de prison, dont deux ans ferme aménagés sous bracelet électronique, une amende de 100 000 euros et cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire. Cette condamnation fait suite à l’affaire des assistants parlementaires européens, où des fonds publics destinés à rémunérer des assistants parlementaires ont été détournés pour financer des activités partisanes du RN.
L’enquête, initiée en janvier 2014 par l’Office européen de lutte antifraude, a révélé que certains assistants, dont Catherine Griset, cheffe de cabinet de Marine Le Pen, étaient rémunérés sans exercer réellement leurs fonctions. En décembre 2023, Marine Le Pen et 26 autres membres du RN ont été inculpés pour détournement de fonds publics, et le procès s’est déroulé entre septembre et novembre 2024.
Cette décision a provoqué de nombreuses réactions. Marine Le Pen a dénoncé une « décision politique » et une « bombe nucléaire » lancée par « le système ». Jordan Bardella, président du RN, a qualifié la sanction de « disproportionnée », tandis qu’à l’international, la Première ministre italienne Giorgia Meloni a estimé que cette condamnation privait « des millions de citoyens de représentation ».
Ironie du sort, Marine Le Pen avait autrefois plaidé pour l’inéligibilité à vie des élus condamnés pour détournement de fonds publics. Aujourd’hui, avec son propre avenir politique compromis, le Rassemblement National se retrouve fragilisé à l’approche de la présidentielle de 2027.
Alfred ZORO-BI