TRUMP RELANCE LES BARRIERES DOUANIERES : LA COTE D’IVOIRE DANS LE VISEUR DE LA NOUVELLE STRATEGIE COMMERCIALE AMERICAINE ?

Le retour de Donald Trump au pouvoir s’accompagne d’un bouleversement commercial mondial. Le 1er février 2025, l’ancien président américain a imposé de nouveaux droits de douane dits « réciproques » sur les importations provenant de plusieurs pays, relançant ainsi une guerre commerciale de grande ampleur. Si la Chine, le Mexique et le Canada ont été les premières cibles, l’Afrique pourrait ne pas être épargnée, notamment la Côte d’Ivoire, qui entretient d’importants échanges avec les États-Unis dans des secteurs comme le cacao, le caoutchouc ou l’huile de palme.

Le principe avancé par Trump est simple : les États-Unis taxeront désormais les importations à un niveau équivalent à celui que chaque pays applique aux produits américains. Cette politique vise à réduire le déficit commercial américain qui a atteint des sommets en 2024, dépassant les 1 000 milliards de dollars. Même si la Côte d’Ivoire n’est pas expressément mentionnée dans les premières mesures, elle figure parmi les pays susceptibles d’être concernés à l’issue d’un audit des relations commerciales en cours de réalisation par les autorités américaines.

Une telle mesure aurait des conséquences significatives pour l’économie ivoirienne, fortement dépendante de ses exportations agricoles. Si les produits ivoiriens venaient à être taxés à leur entrée sur le territoire américain, cela pourrait freiner leur compétitivité, affecter les recettes d’exportation et nuire à certains secteurs générateurs d’emplois.

Pour les observateurs du commerce international, cette offensive tarifaire constitue un séisme: la Chine, le Mexique et le Canada – trois partenaires majeurs des États-Unis – ont vu leur accès au marché américain brutalement restreint, ce qui pourrait entraîner une hausse de l’inflation dans leurs pays et une chute des volumes d’exportation. L’Afrique, bien que moins intégrée dans le commerce américain, pourrait être touchée par ricochet, surtout si le modèle de taxation est appliqué à l’ensemble des partenaires commerciaux des États-Unis.

Dans ce contexte incertain, la Côte d’Ivoire devra suivre de près les évolutions de cette nouvelle politique commerciale américaine et envisager, le cas échéant, une diversification de ses débouchés extérieurs.

Alfred ZORO-BI

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