Dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 juin 2025, le village de Yelewata, situé dans la zone de Guma, au cœur de l’État de Benue, au centre du Nigeria, a été le théâtre d’une attaque d’une rare violence. Des hommes lourdement armés ont pris d’assaut la localité, tirant à vue sur les habitants, incendiant des maisons et semant la terreur. Plusieurs familles ont été enfermées dans leurs habitations, qui ont ensuite été brûlées avec leurs occupants à l’intérieur. Le bilan est particulièrement lourd : au moins 100 personnes ont été tuées, de nombreuses autres sont portées disparues, et des centaines de blessés ont été recensés, dans un contexte de pénurie de soins d’urgence.
Les autorités locales ont confirmé l’attaque mais n’ont pas encore fourni de bilan officiel détaillé. Des images circulant sur les réseaux sociaux montrent des scènes d’horreur, avec des corps calcinés et des maisons entièrement détruites. Ce drame s’inscrit dans un climat d’insécurité persistant dans cette région, en proie à de violents conflits récurrents entre éleveurs nomades et agriculteurs sédentaires, liés notamment à l’accès aux ressources agricoles et à l’eau. L’État de Benue, souvent présenté comme le grenier agricole du Nigeria, reste particulièrement vulnérable malgré l’adoption d’une loi interdisant le pâturage libre depuis 2017, dont l’application reste encore incomplète.
Le gouverneur de l’État a envoyé une délégation sur les lieux pour apporter assistance aux survivants et coordonner la réponse d’urgence. Toutefois, cette nouvelle tragédie soulève une fois de plus la question de l’efficacité des dispositifs sécuritaires et la nécessité d’une action ferme pour enrayer les cycles de violence qui endeuillent régulièrement cette région.
Alfred ZORO-BI
