SENEGAL : LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL INVALIDE LE REPORT DE LA PRESIDENTIELLE

FILE PHOTO: FILE PHOTO: Senegal's President Macky Sall in Brussels, Belgium October 25, 2023. REUTERS/Johanna Geron/File Photo/File Photo

Le Sénégal est dans l’attente de la réaction du président Macky Sall après que le Conseil constitutionnel a invalidé le report de l’élection présidentielle, plongeant le pays dans une période d’incertitude. Cette décision a été précédée par l’annulation surprise de l’élection du 25 février et son report au 15 décembre, entraînant l’une des plus graves crises politiques du pays depuis des décennies.

La décision du Conseil constitutionnel ouvre une nouvelle période d’incertitude, avec de nouveaux appels à manifester pour vendredi et samedi. Macky Sall avait déclaré qu’il déciderait des suites à donner en cas d’invalidation du report par le Conseil.

Le Conseil constitutionnel a constaté l’impossibilité d’organiser l’élection présidentielle à la date initialement prévue du 25 février, en raison du retard pris par le processus, et a invité les autorités compétentes à la tenir dans les meilleurs délais. Il a également réaffirmé le principe de l’intangibilité de la durée de cinq ans du mandat présidentiel.

Le mandat de Macky Sall expire officiellement le 2 avril. Élu en 2012 et réélu en 2019, le chef de l’État a promis de ne pas se représenter pour un troisième mandat.

Pour justifier le report de l’élection, Macky Sall avait évoqué un différend entre l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel, en conflit ouvert sur fond d’une supposée affaire de corruption de juges. À la demande de Karim Wade, dont la candidature a été invalidée, une commission d’enquête parlementaire soutenue par le camp présidentiel a été créée sur les conditions de validation des candidatures.

Les manifestations contre le report de la présidentielle, interdites par les autorités, ont été réprimées, entraînant la mort de trois jeunes hommes et l’arrestation de dizaines d’autres. L’opposition a qualifié la situation de « coup d’État constitutionnel », tandis que les partenaires occidentaux du Sénégal ont exprimé leur préoccupation.

Macky Sall a affirmé sa volonté d’apaisement et de réconciliation en proposant un dialogue au reste de la classe politique. Plusieurs opposants ont été libérés de prison, mais des figures importantes de l’opposition, dont Ousmane Sonko, n’ont pas été libérées. L’opposition accuse le camp présidentiel de manipuler le calendrier électoral pour favoriser la réélection de Macky Sall, ce que ce dernier nie.

Alfred ZORO-BI

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