Le mercredi 21 août 2024, la commune d’Abobo, située au nord d’Abidjan, a été le théâtre de perturbations importantes du trafic routier, suite aux opérations menées pour la fermeture définitive de l’ancienne casse du quartier Anador. Cette casse, autrefois un centre névralgique pour les ferrailleurs et autres commerçants informels, a été l’objet d’un projet de relocalisation controversé, conduisant à des tensions avec les autorités locales.
Sur le terrain, la situation était tendue. En effet, les populations vivant à proximité de l’ancienne casse étaient en alerte, effrayées par des tirs sporadiques de gaz lacrymogènes utilisés pour disperser les groupes de personnes encore présentes sur le site. La présence massive des forces de sécurité, qui avaient bouclé le périmètre autour du quartier Anador, a également contribué à l’atmosphère tendue qui régnait dans la zone.
Les effets de ces opérations se sont également fait sentir sur les routes environnantes. Les principales voies d’accès et de sortie d’Abobo, en particulier l’axe Abobo Samaké-Adjamé, étaient fortement embouteillées. De nombreux automobilistes ont dû emprunter des routes alternatives pour éviter les embouteillages, exacerbant ainsi les ralentissements du trafic.
La décision de fermer définitivement l’ancienne casse d’Abobo-Anador avait été annoncée par la mairie d’Abobo deux jours auparavant, le lundi 19 août 2024, mettant fin à ce que les autorités locales ont qualifié de « récréation ». Cette fermeture marque la fin d’une longue période de tensions entre les autorités et les ferrailleurs, qui s’étaient déjà opposés à leur relocalisation à Abobo N’Dotré lors d’échauffourées survenues le 13 août 2024. Ces affrontements avaient révélé la réticence des occupants à quitter un site où ils avaient exercé leur activité pendant de nombreuses années.
En dépit des efforts pour relocaliser les activités de la casse, la transition n’a pas été sans heurts, et les événements récents soulignent les défis persistants liés à la gestion de l’espace urbain dans les zones fortement peuplées d’Abidjan.
Dérush KANGAH