L’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, a annoncé son retour imminent au pays, après plusieurs mois passés à l’étranger. Une décision qui intervient dans un contexte de crise sécuritaire majeure dans l’est de la RDC, où les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda selon Kinshasa, continuent leur progression inquiétante.
« J’ai décidé de commencer par la partie orientale du pays, parce qu’il y a péril en la demeure », a déclaré l’ancien chef de l’État, soulignant sa volonté de « participer activement au retour de la paix et de la stabilité » dans cette région meurtrie. Cette annonce a suscité de vives réactions dans le paysage politique congolais, certains y voyant un geste patriotique, d’autres une manœuvre politique en vue de 2028.
Depuis janvier 2025, les violences dans le Nord-Kivu et l’Ituri ont causé la mort de milliers de personnes et entraîné le déplacement de plus de 500 000 civils. La situation humanitaire est jugée catastrophique par les ONG et les agences internationales. Dans ce climat tendu, les pourparlers de paix prévus à Doha entre la RDC et le Rwanda ont été reportés, accentuant l’incertitude.
Ce retour marque également une nouvelle étape dans la rivalité persistante entre Joseph Kabila et l’actuel président Félix Tshisekedi. Ce dernier a récemment accusé son prédécesseur de soutenir en coulisses les rebelles du M23 – une allégation fermement démentie par Kabila et ses proches. Par ailleurs, plusieurs responsables du Front commun pour le Congo (FCC), la plateforme politique de Kabila, ont été entendus par la justice militaire, signe d’une pression croissante sur son entourage.
Alors que la population attend des actions concrètes pour mettre fin à la guerre et soulager les souffrances des déplacés, le retour de Joseph Kabila pourrait bien redistribuer les cartes sur l’échiquier politique congolais. Reste à savoir s’il s’agira d’un geste salutaire pour l’unité nationale ou d’une nouvelle source de tension dans un pays en quête de stabilité.
Alfred ZORO-BI
