Ce jeudi 19 juin 2025, le paysage politique ivoirien a connu un tournant significatif avec l’annonce de la formation d’un front commun entre le Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA) et le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI). Cette alliance, officialisée lors d’une conférence de presse conjointe, vise à exercer une pression collective sur le gouvernement afin d’obtenir des garanties pour une élection présidentielle d’octobre 2025 inclusive, transparente et équitable. Les deux partis, figures majeures de l’opposition, entendent ainsi unir leurs forces pour exiger des réformes électorales essentielles, notamment une révision approfondie du fichier électoral, un accès équitable aux médias d’État pour tous les candidats, une sécurisation renforcée du processus avec une supervision indépendante, ainsi que la libération des prisonniers politiques et un climat exempt de violences ou d’intimidations.

Cette coalition marque un rapprochement stratégique entre deux formations historiquement concurrentes, le PDCI-RDA d’Henri Konan Bédié et le PPA-CI de Laurent Gbagbo, démontrant une volonté de dépasser les clivages passés pour peser davantage face au Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), au pouvoir depuis 2011. Les observateurs politiques y voient une tentative de structurer une opposition plus solide, capable soit de négocier des concessions majeures avec le pouvoir, soit de constituer une alternative crédible en cas de second tour.
Si le gouvernement n’a pas encore réagi officiellement, des sources proches du RHDP laissent entendre que des pourparlers pourraient être engagés pour désamorcer les tensions. La société civile, tout en saluant cette initiative, appelle à privilégier l’intérêt général et à éviter les calculs partisans, rappelant que l’objectif premier doit rester la tenue d’un scrutin libre et apaisé. L’efficacité de ce front commun dépendra de sa capacité à fédérer d’autres forces politiques et à mobiliser l’opinion publique, dans un contexte où les défis logistiques et sécuritaires de l’élection présidentielle restent entiers. Avec cette annonce, la course à la présidentielle entre dans une phase cruciale, où la question des conditions électorales dominera sans doute les prochains mois de campagne.