Abidjan, juillet 2025, face à la multiplication des propos diffamatoires, injurieux ou incitatifs à la haine sur les réseaux sociaux, le Parquet d’Abidjan est monté au créneau. Dans un communiqué officiel, les autorités judiciaires rappellent aux internautes que la liberté d’expression ne saurait être un prétexte à l’impunité, et mettent en garde contre toute dérive langagière susceptible de troubler l’ordre public.
Le Procureur de la République près le Tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau souligne que des propos tenus sur les plateformes numériques comme Facebook, TikTok, X (ex-Twitter) ou encore WhatsApp sont passibles de poursuites judiciaires, au même titre que ceux tenus dans les médias traditionnels. L’usage massif des réseaux sociaux en Côte d’Ivoire, notamment chez les jeunes, ne doit pas faire oublier que ces espaces virtuels sont encadrés par le droit.
« Les injures, la diffamation, la divulgation de fausses informations, les propos haineux ou tribalistes, tout comme l’apologie de la violence, constituent des infractions punies par la loi », a rappelé le Parquet dans son communiqué.
Dans cette dynamique, plusieurs enquêtes ont déjà été ouvertes à l’encontre d’internautes auteurs de publications jugées offensantes ou déstabilisantes. Le Parquet invite donc les citoyens à faire preuve de responsabilité et de retenue dans leurs interactions en ligne. Il appelle également les influenceurs, leaders d’opinion et créateurs de contenus à mesurer la portée de leurs propos et à s’abstenir de propager des messages qui pourraient attenter à la paix sociale.
La mise en garde du Parquet s’inscrit dans le cadre plus large de la lutte contre la cybercriminalité et les abus liés à l’utilisation des technologies de l’information. Le Code pénal ivoirien, ainsi que la loi relative à la cybercriminalité adoptée en 2013, prévoient des peines allant de lourdes amendes à des peines d’emprisonnement pour les auteurs d’infractions numériques.
Dans un contexte politique et social souvent sensible, les autorités entendent faire des réseaux sociaux un espace de dialogue sain, où la critique demeure constructive et le débat respecte les limites de la légalité.
À l’ère du numérique, les mots ont un poids, même derrière un écran. Le Parquet d’Abidjan rappelle que chacun reste responsable de ses publications et qu’il est urgent d’adopter une culture de l’éthique et du respect sur les réseaux sociaux. La liberté d’expression, oui, mais dans le respect des lois et de la dignité d’autrui.
Alfred ZORO BI





















