Le Kenya a rendu ce dimanche 19 octobre un dernier hommage à Raila Odinga, figure emblématique de la vie politique nationale, inhumé lors de funérailles d’État dans son fief de Bondo, à l’ouest du pays. Des milliers de personnes venues de Kisumu, Homa Bay et même de Nairobi ont afflué pour assister à la cérémonie, clôturant plusieurs jours de recueillement et d’hommages à travers le pays.
Décédé le 15 octobre en Inde à l’âge de 80 ans, Raila Odinga laisse derrière lui un héritage profondément ancré dans l’histoire du Kenya. Dans sa région natale, l’émotion était à son comble. « Selon nos coutumes, nous devions fouler le sol où il repose pour apaiser nos cœurs. Il nous manquera, mais son héritage restera en nous », a confié Grace Auma Lubale, une habitante de Siaya.
Les cérémonies qui ont précédé son inhumation ont toutefois été marquées par des drames. Cinq personnes ont perdu la vie à Nairobi, après des mouvements de foule survenus jeudi et vendredi dans les stades où la dépouille de l’opposant était exposée. Ces incidents avaient fait craindre de nouveaux débordements à Kisumu et Bondo, bastions de l’opposant historique.
Finalement, la cérémonie funéraire s’est déroulée dans un climat plus apaisé. Après une messe publique à l’université Jaramogi Oginga Odinga — nommée en hommage à son père, également figure politique majeure —, Raila Odinga a été inhumé à ses côtés, dans la discrétion et le respect. Plusieurs personnes ont néanmoins dû être évacuées après des malaises causés par la chaleur et l’émotion.
Ainsi s’est refermé un chapitre marquant de l’histoire du Kenya, avec les adieux à un homme dont la lutte pour la démocratie et la justice sociale aura inspiré plusieurs générations.
Alfred ZORO-BI





















