L’ambassadeur de France au Niger est retourné en France. Sylvain Itté, qui a quitté le pays par avion le matin du mercredi 27 septembre, est arrivé à Paris, comme l’a confirmé le ministère des Affaires étrangères.
La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, l’a accueilli au Quai d’Orsay pour le remercier de son travail ainsi que celui de son équipe, qui a œuvré pour le bien de notre pays dans des circonstances difficiles, selon une déclaration écrite du ministère transmise à l’AFP.
Le retour de Sylvain Itté en France fait suite à l’annonce d’Emmanuel Macron, qui avait décidé de son rapatriement après un bras de fer avec la junte militaire au pouvoir depuis le 26 juillet dernier à Niamey. Après plusieurs semaines de tensions avec le gouvernement nigérien issu du coup d’État de juillet, Paris a finalement décidé de rappeler son diplomate. Sylvain Itté a quitté Niamey avec six collaborateurs mercredi aux environs de 4 heures du matin, comme l’avait précisé une source diplomatique à l’AFP.
Les autorités militaires nigériennes avaient retiré l’immunité diplomatique et le visa de Sylvain Itté fin août, mais la France avait jusque-là refusé de le rappeler. La position de la France reposait sur le fait qu’elle ne reconnaissait pas la légitimité des militaires au pouvoir, continuant à reconnaître le président renversé, Mohamed Bazoum, comme son interlocuteur.
Emmanuel Macron a d’ailleurs réaffirmé son « soutien » au président Bazoum lors d’un entretien avec Hassoumi Massaoudou, ministre des Affaires étrangères du gouvernement renversé, selon l’Élysée. Le chef de l’État a souligné « la détermination de la France à poursuivre ses efforts auprès des chefs d’État de la Cedeao et de ses partenaires européens et internationaux pour un retour à l’ordre constitutionnel au Niger », comme l’a indiqué la présidence française.
Sylvain Itté, né à Bamako en 1959, avait été en poste au Niger depuis près d’un an.
Emmanuel Macron a également annoncé dimanche que les 1500 soldats français déployés au Niger pour soutenir la lutte anti djihadiste quitteraient le pays d’ici la fin de l’année, répondant ainsi à une demande du régime de Niamey. Le président a pris acte que les autorités « de facto » du Niger ne souhaitaient plus lutter contre le terrorisme. Toutefois, les militaires ont exprimé leur souhait que ce retrait se fasse « dans un cadre négocié et d’un commun accord », tout en célébrant ces annonces comme « une nouvelle étape vers la souveraineté du Niger ».
Alfred ZORO-BI
