LES ASSEMBLEES ANNUELLES 2025 DE LA BAD ET DU FAD : UN CAP STRATEGIQUE POUR LE DEVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE

Du 26 au 30 mai 2025, la ville d’Abidjan en Côte d’Ivoire a accueilli la 60e Assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs de la Banque africaine de développement (BAD) et la 51e Assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs du Fonds africain de développement (FAD). Organisé au Sofitel Hôtel Ivoire, cet événement majeur a rassemblé plus de 3 000 participants, parmi lesquels des chefs d’État, des ministres, des gouverneurs de banques centrales, des représentants d’institutions financières, du secteur privé, du monde académique ainsi que de la société civile. Placée sous le thème « Tirer le meilleur parti du capital de l’Afrique pour favoriser son développement », cette édition a mis l’accent sur la nécessité de mobiliser pleinement les ressources africaines — humaines, naturelles, financières et commerciales — en tant que leviers essentiels pour la transformation économique du continent. Les discussions ont abordé les enjeux liés à la transformation numérique, à la gouvernance, au climat et au financement durable, avec pour horizon la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD), l’Agenda 2063 de l’Union africaine, les engagements de l’Accord de Paris, ainsi que les priorités stratégiques de la BAD, les « High 5 ». Un des moments clés de ces assises a été l’élection du nouveau président du Groupe de la Banque africaine de développement, une décision hautement stratégique impliquant les 81 pays membres, qui déterminera l’orientation de l’institution pour les années à venir. Le choix d’Abidjan comme ville hôte n’était pas anodin : la Côte d’Ivoire, siège de la BAD et partenaire historique de l’institution, a vu l’engagement financier de la banque sur son territoire passer de 460 millions de dollars en 2015 à plus de 3,1 milliards de dollars en 2023, couvrant des secteurs cruciaux comme les infrastructures, l’agriculture, l’énergie, l’éducation ou encore le climat. À travers ces rencontres, les gouverneurs ont affirmé leur volonté de renforcer la coopération entre pays africains, d’adopter des solutions innovantes face aux défis communs et de promouvoir une croissance durable, inclusive et résiliente. Les échanges ont également souligné l’importance d’une meilleure mobilisation des ressources internes, d’une gouvernance transparente, de la digitalisation et du développement du capital humain comme piliers de la souveraineté économique du continent. En définitive, ces assemblées ont constitué un tournant stratégique pour l’Afrique, traduisant un engagement collectif à faire du capital africain — dans toutes ses dimensions — le moteur de la prospérité future du continent.

Alfred ZORO-BI

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